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La Gargote des glottes

La Gargote des glottes
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15 janvier 2009

L’amour du reblochon authentique

C'est la nouvelle année, celle des bonnes résolutions. Mais afin de pouvoir prendre de bonnes résolutions, il faut commettre des excès. Alors, délectons nous, une dernière fois, d'un repas bien gras !                                                                                                                              Pour ce faire, je vous conseille cette petite recette d'un ami dont je tairai le nom par peur de représailles de la part d'associations qui luttent contre l'obésité.

Tout d'abord les ingrédients pour deux personnes (si vous êtes seul, appelez moi et je viendrai partager ce repas avec vous: moustachu s'abstenir)

600 g. de pommes de terres rissolées                                                                                          4 saucisses de Strasbourg coupées en fine rondelle                                                                    1 reblochon entier                                                                                                                          2 œufs                                                                                                                                        Et pour ce qui veulent; du fromage râpé

variante: enlevez les saucisses de Strasbourg (gardez les pour l'apéro) et ajoutez des oignons, herbes de Provence, du jambon cuit et du grison.

Temps de cuisson : Au feeling

Une fois les ingrédients en mains, afin d'éviter les tâches de gras sur vos habits, déshabillez vous et enfilez un tablier (celui avec les biscotos qu'un ami vous a offert et que vous avez juré de ne jamais mettre).

Prenez deux poêles, versez une larmichette d’huile d’olive. Mettez les sur le feux. Après avoir partagé les pommes de terres rissolées, faites les cuire.                                                          Pendant ce temps, continuez la lecture de ce journal mais en jetant un œil de temps en temps à la cuisson.                                                                                                                            Mettez ensuite les saucisses de Strasbourg, puis les œufs et enfin le fromage. Attendez que le reblochon soit fondu.

Si tout va bien, vous pouvez dévorer enfin votre repas !                                                                                                                    

Pas la peine de servir dans des assiettes, elles ne sont pas assez grandes. Mangez donc dans les poêles. Pratique, pas besoin d'utiliser non plus de couverts, la cuillère en bois fera l'affaire.

Un petit vin rouge peut très bien accompagner ce repas.

Pour le dessert si vous avez encore faim:                                                                                 les pains aux chocolats à la banane

1 tablette de carreaux de chocolats noirs (pas la peine de prendre du chocolat cher)                  1 banane                                                                                                                                      1 pâte feuilletée

Découpez la pâte feuilletée en plusieurs morceaux                                                                 Séparez les carreaux de chocolats                                                                                               Coupez la banane en rondelles, pas forcément très fines

Sur la pâte feuilletée, ajoutez le chocolat puis la banane. Puis, refermez la pâte feuilletée.       Mettez tout ceci dans votre four une bonne dizaine de minutes(thermostat 7 bien sûr). Enfin, vous verrez bien quand il faut les sortir du four!

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15 janvier 2009

Putain de spams !

Je crois que le titre me semble assez indicatif.

Je ne sais pas si vous vous en foutez et si vous le savez, mais l'association de spam et de indésirable est issue d'un sketch des sublimes Monty Python. Dans ce sketch, si mon anglais ne m’a pas trahi, le spam [contraction de SPiced hAM (jambon épicé)] désigne donc un jambon en boîte de basse qualité. Ce mot envahit la conversation et le menu d'un petit restaurant. (Si ça vous intéresse, que vous comprenez l’anglais, que vous avez deux minutes, n’hésitez pas à aller faire un tour sur youtube).

Ce « pâté » a été la nourriture des soldats américains. Cet aliment était assez répugnant. C’est ainsi que ce mot a été utilisé afin de désigner un objet repoussant dont on aimerait ne pas être le destinataire.

Voilà pour la petite histoire. Merci Wikipédia.

Passons maintenant à mon coup de gueule: J’en ai assez, lorsque je suis sur MSN par exemple, de recevoir des pubs venant d’un ami. La première fois, en voyant clignoter la fenêtre de MSN, m'annonçant une conversation, je me suis dit en substance: «Oh, cool, ça fait longtemps que je n’ai plus eu de ses nouvelles», et là, quelle déception. Cette personne m’invitait à aller faire un tour sur une pub de merde! Bien évidemment, la personne n’était pas au courant.

Dans un premier temps, bien que trouvant cela scandaleux, je me suis dit que mon ami « s’était fait avoir » en laissant son adresse quelque part sur le net. Mais un jour, je reçois un mail d’un camarade qui me dit : «Ouais bof, pas terrible»???? De quoi ?? Au début je croyais qu’il me parlait de la politique de Dati mais je n’en n’étais pas sûr. Je lui demande donc une explication et il me dit que je lui avais envoyé une pub, tel jour, alors que je n’étais même pas connecté!!!!!

Vu que c’est à la mode, j’aimerais bien porter plainte mais que faire face aux puissants?! Non mais plus sérieusement quand on y pense, je trouve cela assez grave qu'ils se servent de notre nom pour envoyer leurs conneries! Il faut savoir que ce genre de messages, représente 95% des mails qui transitent sur Internet ! Heureusement, et après quelques recherches, il s’avère que le Spam est interdit ! En effet, outre le fait que cela nous casse les c… et que l’on perd un temps fou à trier, il ne faut pas omettre que tout message imposé est une violation de sa liberté de choix !

Pour faire court, les sanctions peuvent aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 300 000£ d’amende !

D’après l’ALTOSPAM (http://www.altospam.com/fr/contexte.html)

,la Directive européenne du 12 juillet 2002 a décrit trois grands principes :

« 1- L'opt-in : système de consentement préalable concernant l'envoi de courriers électroniques.
2- L'expéditeur ne doit pas masquer son identité.
3- Le droit d'opposition ou opt-out : le destinataire doit avoir la possibilité de faire cesser, de manière simple et sans coût, l'envoi de courriers électroniques. »

Il est vrai que cela en devient lassant. Déjà que nous sommes envahis de publicités toute la journée, franchement ils exagèrent.

A ce rythme, on va finir par avoir de la publicité même dans les « articles » !

Imaginez que vous êtes en train de lire cet « article » (Achetez Billy Brouillard en vente dans les bonnes librairies) et que tout à coup des publicités (N’hésitez pas à lire les P’tits diables) s’intercalent (Allez faire un tour sur regisprosper.blogspot.com) dans les « écrits ».

Cela en deviendrait insupportable ! Me diriez-vous, nous n’en sommes pas si loin avec les journaux gratuits…

 

Je voudrai terminer sur le Spam le plus hallucinant que j’ai reçu par SMS. Voici la retranscription du fameux message provenant du 36116: (déjà ça sent l’arnaque)

«salut c moi? (Que fait le point d’interrogation?)J’attends toujours ton appel, a croire (qu’il n’a pas appris sa leçon sur les a et à) que je t’ai laisse (où est l’accent?) mon numéro pr rien, rappelle moi au 0899783181(CTS1.35a+0,34mn)»

Tout d’abord, si un ami me laisse un message comme ça, il peut toujours courir pour que je le rappelle. Ensuite, il n’a qu’à appeler s’il veut vraiment me parler, pourquoi niquerais-je mon forfait? (C’est mon côté radin mais en temps de crise…)

Et puis je veux bien que l'écriture texto serve à aller plus vite, mais ils pourraient faire un effort sur l'orthographe de temps en temps. Car écrire le «A» avec ou sans accent ne devrait pas avoir une incidence sur la rapidité ou sur le nombre de caractères...Enfin, je n’ai jamais vu quelqu’un finir son SMS par le prix de la communication!

Vous vous imaginez écrire: «Oh petit con, quand tu veux tu me rappelles. Vas-y, rappelle moi au 08 $$$$$$…..au fait, la communication te reviendras à 25£»

Franchement, s’ils croient que l’on va tomber dans un piège aussi grotesque!D’ailleurs je leur ai répondu: « Eh, tu croyais m’avoir peut être?! »

15 janvier 2009

Marre du politiquement correct

La liberté d’expression, garante de notre démocratie en voilà une bonne idée, (ne vous inquiétez pas, je vous exempt de vous donner la définition que vous connaissez).

Cependant, de nos jours, nous nous complaisons dans l’autocensure, le politiquement correct : Cela en devient lassant !

« On ne peut plus rien dire » chantait Didier Bourdon sous un ton humoristique, mais tellement vrai…

Aujourd’hui, avant de parler, on peut être amené à se demander si nos propos ne vont pas être mal interprétés, si l’on ne va pas se faire traiter de fachos, de raciste, d’antisémite…

Oui parce que c’est à la mode ce procédé. Rien de tel pour déstabiliser votre « adversaire », que de le diaboliser, de le mettre plus bas que terre.

Il y a des mots magiques, « passe partout » que l’on ressort lors de conversations « endiablées ».

Cela me rappelle, lors des manifestations anti-CPE, le désaccord entre les étudiants de la fac de droit et ceux de la fac de lettres. Les étudiants en droit, n’hésitaient pas traiter leurs homologues de « Bolcheviques ». Quel cliché ! Mais à vrai dire cela ne me surprend pas de la part de ces fachos !

Par moment, il est possible que l’on n’ose pas s’exprimer par peur d’amalgame.

Prenons un exemple :

Lors des élections présidentielles de 2002, pendant les deux tours, une vague de manifestations anti-Le Pen déboulèrent sur la France. Je respecte ces manifestants (hormis ceux qui avaient le droit de voter et qui n’y sont pas aller et qui se permettent de donner des leçons….). Mais je n’y ai pas pris part, prétextant que quelque part on remettait en cause la légitimité du vote.

En effet, que cela nous plaise ou non, Le Pen était passé au second tour démocratiquement.

J’ai préféré donner ma réponse dans les urnes comme je l’avais fait au premier tour. (Pour rien vous cacher, Jospin au premier tour, et Chirac au second ! d’ailleurs je m’étais juré de ne plus voter à droite…mais j’ai voté Royal, excusez moi. Je préfère dire pour qui j’ai voté par peur de me faire traiter de pro FN).

La censure qu’a subit le FN ; c’est leur meilleur arme. Comme ça ils peuvent se faire passer pour des victimes…..Bref, si je n’ai pas manifesté, cela fait-il pour autant de moi un facho ?

Pour en revenir à l’autocensure, on peut être invité à se la fermer pour ne pas choquer, ne pas blesser au risque de se voir coller un procès ! (N’est-ce pas monsieur le président ?)

Je préfère ainsi ne pas revenir sur l’affaire des caricatures afin de ne pas m’attirer la haine de certains religieux.

Si l’autocensure m’exaspère, que dire de la censure !?

La censure peut amener à un extrémisme.

Prenons l’exemple de Dieudonné : Artiste de talent mais complètement paranos ce qui lui fait, à mon humble avis, tenir des propos plus que douteux…

Certes, mais au lieu de le censurer, (hormis dans l’excellente émission de F.Taddeï qui l’a déjà invité) ne serait-il pas plus judicieux que de débattre avec lui ? Rien de tel qu’un débat pour le remettre en place, lui prouver qu’il fasse fausse route.

Si à la fin de la discussion on arrive à le faire changer d’avis, n’aurions-nous pas tous à y gagner ?

Alors que si l’on pratique la censure, il va passer pour une victime et afin que l’on entende parler de lui, il va faire des provocations à deux balles ! (Excusez moi pour cette expression un peu vieille et pourrie).

Je ne lui pardonne pas ces derniers dérapages, mais son sketch pas drôle qui a déclenché la polémique ne m’a pas plus choqué que cela. Alors peut-être que je n’ai pas compris, mais sur le moment, je me souviens qu’un certain Jamel Debouze rigolait…Et malheureusement la censure a été la réponse à son « dérapage »…

Quoi ? Je suis antisémite ? Un raciste ? Un facho ? Mais non, c’est pas ce que j’ai voulu dire.

Quoi ? On me colle un procès au cul ?

Mais bordel, comme dirait Renaud : « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ?! »

15 janvier 2009

Rapport sur l'élève Mito

Lycée Carolus Magnus

Avenue de la libération

75999, Saint-Jacques-des-Prisoniers

le 19 décembre 2008

« RAPPORT D’INCIDENT SCOLAIRE » sur l’élève :   

Nom : Bernard MITO Classe :Seconde 5

Remis le 20/12/2008    par M. Paco GUSTAMANTE, professeur d’espagnol

Monsieur Le Proviseur,

Je tiens à signaler, à nouveau, le comportement inadmissible de l’élève Mito. Pour la troisième fois de ce mois de décembre, il se permet d’arriver en retard en cours d’espagnol en prétextant, je le cite « le télésiège est en panne et je n’avais ni chaînes, ni pneus neiges pour monter en cours ». Outre le caractère irrecevable de sa remarque et le remous qu’il a pu provoquer parmi ses camarades, sa récidive montre bien que les mesures prises à son encontre par l’ensemble de l’équipe pédagogique jusqu’à présent ne suffisent pas, et qu’il faudrait envisager autre chose.

Je n’ai pas la science infuse, et je n’ai pas été formé pour traiter ce genre de cas. Ceci dit, il parait que l’élève n’a aucun problème de comportement en cours de musique, arts plastiques et  E.P.S. Pour quoi n’aménagerions-nous pas un emploi du temps « spécial », d’ici à la fin du trimestre, composé exclusivement de ces 3 cours? A défaut d’un faire un étudiant modèle, nous développerions la fibre « artistico-comique » naturellement présente chez Mito. Le reste de matières finiront, peut-être, par lui manquer et, par une démarche réfléchie et personnelle, il décidera de suivre les cours sans faire le clown.

Merci de tenir compte de mes remarques qui ne sont que l’écho du reste de l’équipe d’enseignants de la classe.

Signature de l’enseignant

Afin de considérer votre signalement d’incident en disposant de toutes les informations, je vous serai

reconnaissant de bien vouloir préciser quelle suite vous lui avez donné :

- entretien avec l’élève concerné (déjà fait, sans résultats)

- punition scolaire (déjà fait, sans résultats)

observation écrite ou orale, devoir supplémentaire (déjà fait, sans résultats)

retenue avec devoir supplémentaire (déjà fait, sans résultats)

exclusion de cours (vous le voyez en cours vous ?)

- Rdv avec les parents (à bout du rouleau avec leur enfant !)

- autre : LIRE RAPPORT.

Considérations de l’auteur

- Les noms cités dans ce « rapport d’incident scolaire » sont fictifs (Etablissement, Ville, personnages). Désolé si je suis tombé sur des noms existants

- Les faits sont inspirés des choses vraiment vues ou entendues

- Petit rappel « juridique » concernant un « rapport d’incident scolaire »:

1) L’exclusion momentanée d’un élève ne peut être prononcée par un professeur qu’à titre tout à fait exceptionnel, en cas de manquement grave, avec rapport immédiat au chef d’établissement (Arrêté du 5.07.80).

2) Les rapports doivent être précis (date, heure, lieu, faits, …) et susceptibles d’être communiqués aux familles.

15 janvier 2009

Lettre au Père Noël

Cher Père Noël,

J’ai été très sage cette année et surtout j’ai bien travaillé. J’ai même beau coup travaillé parce que c’est dans l’air du temps… C’est le Monsieur, que l’on appelle également le chef de l’Etat qui l’a dit. Malheureusement, dans mon métier, comme dans beaucoup d’autres, j’ai du travailler plus, mais sans pour autant gagner plus. Tant pis pour moi et tant mieux pour les autres, car, dans ces cas-là, cela bénéficie forcément à quelqu’un, une personne souvent placée au-dessus.

Mais j’ai le droit de réclamer mes cadeaux, même avec un peu de chance vous êtes de mèche avec le chef. Ainsi, même si je n’ai pas gagné plus, moi et mes copains, je parle un peu en leur nom, car on est plusieurs à avoir travaillé plus sans contrepartie, nous pouvons au moins espérer du mieux pour l’année qui arrive.

Tout d’abord, j’aimerai bien garder un système d’éducation dont je puisse être fier. Et aussi auquel j’ai envie de confier mes enfants. Cela passe sans doute par des classes qui ne soient pas trop chargées et des enseignants en nombre suffisants afin d’assurer l’encadrement. L’esprit critique doit être développé, car on peut estimer que lire et compter est certes indispensable mais ce n’est sans doute pas suffisant pour les citoyens de demain.

Pour les plus grands, ils devraient pouvoir choisir des études supérieures courtes (ah, mais c’est vrai que l’heure est à la casse des IUT…) ou longues (pas trop non plus, car de toute façon les chercheurs sont inutiles et on est bien embarrassé avec un doctorat de nos jours, mieux vaut des ingénieurs dont l’intérêt et le rendement économique est supérieur) suivant leurs envies. Ces étudiants devraient en particulier être égaux quelle que soit l’université choisie. Evidemment, ce n’est déjà pas le cas aujourd’hui, mais avec la loi d’autonomie des universités, les frais d’inscription seront variables et la notoriété des diplômes en dépendra certainement directement.

Quant à mes amis qui habitent ces quartiers que l’on affuble de tant d’adjectifs et de métaphores inutiles juste pour ne pas les nommer et cacher la misère qui les caractérise. Ils sont tout simplement oubliés des politiques et des financeurs depuis de nombreuses années. Mais, j’aimerai croire que l’Etat ne se désengagera pas ouvertement et que les associations qui font vivre ces quartiers et qui permettent la réalisation de tant de projets et de rêves seront encore suffisamment subventionnées pour continuer leurs aventures.

Enfin, il y a ceux que je croise tous les jours qui habitent en bas de chez moi, parfois dans le métro, souvent dans la rue. Ils devraient avoir accès à des structures pour les aider dans leurs différentes démarches médicales, administratives et en vue de l’obtention d’un logement. Surtout, il faudrait arrêter de nous faire croire que tout existe pour les aider et de s’étonner que certains s’obstinent à dormir dehors malgré le froid. Mieux vaudrait se demander les raisons d’un tel refus et envisager des solutions d’accompagnement respectant la dignité de chacun.

Après une rapide relecture de cette lettre, j’ai l’impression de ne te demander, cher Père Noël, que des choses qui semblent relever du bon sens. Mais, ce qui m’inquiète, c’est que toutes les décisions qui sont prises au quotidien par nos dirigeants sont soi-disant pragmatiques à les écouter. C’est donc à toi, Père Noël, d’arbitrer au moment d’apporter tes cadeaux, à moins, en supposant que tu n’existes pas vraiment, que ce ne soit à nous d’assumer nos responsabilités et de faire en sorte que les choses changent et dans un premier temps qu’elles n’empirent pas. La liste est dressée, à nous de faire en sorte que ces vœux se réalisent ou tout au moins en prennent le chemin…

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15 janvier 2009

L'Horoscope

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Blaireau 

Naissance : 19 juin / 18 juillet (période joliment nommée par Fabre d’Eglantine, poète au cou bien rasé, Messidor)

Xavier Darcos, né le 14 juillet 1947.

Soyez les bienvenus, ô grands scientifiques, cartésiens de tout poil, logiciens méthodiques et rationnels, vous qui posez vos exorbités quinquets sur les modestes lignes de cette rubrique. Je ne doute pas un instant qu’en fidèles assoiffés de la parole divinatoire que vous êtes, vous connaissez tous la vieille école… Cancer, Gémeaux, Taureau, et autres désuètes représentations bestiales extraites malgré-elles de leur constellation, n’ont plus de secret pour vous. Il est grand temps que cette basse-cour céleste s’accorde une retraite bien méritée… Place à l’avant-garde astrologique, au dernier cri de la généthliologie, au in de l’art quelque peu sorcier de la prédiction ! L’Avenir, désormais, est ici et il est à vous ! Le Au Bistrot vous offre en exclusivité ce que sera l’horoscope de demain. Sans plus répandre votre écume buccale sur votre clavier ou sur le papier fraîchement imprimé de votre nouveau mensuel préféré, comportement synonyme d’une attente insoutenable, voici le signe du mois de juillet (certes, nous pourrions noter une certaine incohérence entre signe du mois et parution du Au Bistrot, mais cela n’est encore qu’un des nombreux coups de théâtre que vous réservera cette rubrique). Voici le signe du mois de Messidor, voici le Blaireau…Quid du blaireau ?

« Le blaireau cause de vrais dégâts ! » disait, en son temps – lequel temps ne sera pas défini plus précisément par l’indolent et tire-au-flanc rédacteur de cette rubrique horoscopique – le célèbre professeur Hugeau. En effet, fort de sa domination sur l’empire mustélidé, le blaireau mange hardiment de tout – certains cercles de locuteurs auraient certainement préféré le choix d’un terme plus spécifique et auraient opté pour omnivore, d’autres, moins adeptes d’une élitiste lexicographie, auraient choisi plus trivialement l’argotique goinfre. Je laisse là ces linguistiques querelles et préfère la concision et la simplicité à un verbiage importun, fastidieux et barbifiant. Donc je disais, ou plutôt j’écrivais (il faut faire preuve de tact, de précision et d’un grand sens déontologique de la prise de parole) : le blaireau mange tout. Il fait d’affreux ravages dans les plantations agricoles et pose de grands soucis éthiques et humanistes aux charitables chasseurs qui parcourent nos belles forêts domaniales se gonflant les poitrines, non par fierté et narcissisme – lequel serait, diraient de mauvaises langues, la conséquence de l’engageant et cordial calibre 12 qu’il pouponnent affectueusement -, mais par souci d’harmonie et de déférence à Diane et Démeter, respectivement déesses de chasse, et de la terre et des cultures.

Après avoir posé les jalons définitionnels nécessaires à la bonne compréhension de cette rubrique scientifique – car l’horoscope est bel et bien une science ainsi que l’affirmait la grande Elisabeth T, dont je ne suis qu’un simple et obséquieux disciple (gloire à toi Babette) – je peux m’aventurer à prévoir l’imprévisible, tout ce qui touche de près ou de loin à ce signe astrologique troublant.

Je me répète inutilement car comme vous l’aurez certainement compris et noté, perspicaces lecteurs doués d’esprit critique et d’un sens de l’analyse hors du commun (je ne cherche pas par de basses manœuvres à m’attirer une quelconque captatio benevolentia, laquelle ne sera que le fruit de mon harassant travail de rédacteur) que vous êtes, nous allons faire place au Blaireau.

Le blaireau, côté travail, selon mes imprévisibles prévisions, continuera ses ravages ; n’en déplaise aux éplorés chasseurs, aux désespérés et suicidaires agriculteurs et, accessoirement, aux ingrats membres de l’E. N. (corporation secrète subordonnée au Blaireau en chef) autrement appelés, éleveurs de jeunes pousses. Ces gens-là, les derniers cités, chers lecteurs absorbés par ces révélations fracassantes abhorrent,  exècrent le blaireau. Et cette attitude effrontée semble partie pour durer… Le Blaireau effectue et continuera d’effectuer un réel travail de sape. Il réorganise les champs, supprime les zones ensoleillées nécessaires à l’épanouissement des jeunes scions, il chamboule l’organisation des récoltes, il détruit, ravage, ruine, saccage, dévaste et anéantit. Ce comportement pour le moins bestial sera la cause d’une terrible désaffection de ses subalternes (pour la majeure partie d’entre-eux, il ne s’agit pas de mustélidés… faut-il faire partie de la même corporation pour se comprendre et s’entendre ?) laquelle entraînera inéluctablement de nombreux sacrifices. Le blaireau se venge et recrache sa rancœur violemment. Un cycle, voilà la magie de l’astrologie qui s’offre à vous. Gratuitement.

Côté amour, aucune inquiétude. Du fond de leur terrier, le blaireau et sa blairelle – ils travaillent souvent de pair car il faut souligner que le blaireau a suffisamment d’emprise pour agir aux yeux de ses congénères avec un certain népotisme assumé et avoué – s’enflammeront encore pour leur petit minois respectif et dirigeront  encore ce mois-ci (et certainement les autres) l’Inquisition.

La santé du Blaireau n’intéresse aucunement votre zélé chroniqueur et il ne fera donc aucun écho de celle-ci au sein de cette rubrique.

Pour conclure, chers lecteurs, j’emprunterai la voie de l’illustre professeur Hugeau, déjà cité supra. Le célèbre homme disait en son temps : « celui qui ferme un terrier ouvre un champ ! » Au boulot !

Heureusement que les blaireaux ne créent pas de parti politique… Quoi ? Serait-ce déjà fait ? Corporatisme astrologique ? Où est donc passé mon don de trouble vue (à propos de vue, notons que celle du blaireau est très mauvaise ; ceci pourrait expliquer sa pernicieuse et médiocre politique) ? Votre féal chroniqueur concède sa faiblesse et l’étroitesse de ses dons de médium. Il assume sa défaillance et préfère vous saluer bien bas, se retirer cessant ainsi sa logorrhée horoscopique, et vous donner quelques derniers et précieux conseils : si vous êtes du signe du blaireau et que vous ne souhaitez pas être confondu avec d’autres blaireaux (ô combien, je vous comprends !) : changez votre date de naissance ou, tout simplement, ne croyez pas les astrologues (encore moins celui qui a écrit cet horoscope insuffisant et grossier !).

Admirez le courage et l’altruisme de ce conseil qui, une fois révélé, peut être synonyme d’une fin de carrière prématurée pour votre cher et dévoué chroniqueur…

Aliocha K.

15 janvier 2009

Espace de liberté

Ah, enfin un journal libre et tolérant où toutes les vérités sont prêtes à être écoutées. Ici le politiquement correct n’est pas de rigueur et c’est tant mieux.

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NIKOS

ans cet espace les seines valeurs libérales ne seront pas bafouées. Eh oui Messieurs (il parait évident que ce journal est trop intellectuel pour le sexe faible), pour faire bonne figure devant leurs amis, il semblerait que certaines personnes n’hésitent pas à critiquer ouvertement les fondations de notre Sainte Economie, de notre beau pays. C’est scandaleux, il ne faut plus hésiter à châtier ces saboteurs rouges ou on court à la banqueroute. Il est grand temps de nous débarrasser une bonne fois pour toutes de tous ces gauchistes en herbe, de cette graine de racaille qui parasitent notre pays tel du chiendent dévorant notre cher Parc des Princes.

Et ne me dites pas qu’ils y croient à leurs conneries ; ils ont beau scander « la propriété c’est le vol », y’en a pas un qui ramènera son écran plat ou qui échangera sa BM contre une carte orange !

J’en parlais l’autre jour avec mes potes du NASDAQ ; c’est fou ce que les gens sont hypocrites ! Ils sont toujours là à se plaindre comme si on ne faisait rien pour eux. Mais pour qui croient-ils qu’on exploite les pays du tiers-monde bon dieu ? Ça leur ferait tout drôle si du jour au lendemain ils devaient partager avec leurs « frères ». Ah les cons, qu’est ce qu’on peut se marrer avec ça à l’IUMM !

Enfin heureusement que l’on trouve encore des espaces de liberté d’expression comme celui-ci pour réaffirmer nos valeurs. Croyez moi, il n’y en a pas tant que ça où même un Président de la République peut s’exprimer sans langue de bois.

Nikos.

15 janvier 2009

Chronique du petit shack

D’abord, vous dire que je me réjouis de participer à cette belle initiative. Multiplions nos occasions de partage, c’est comme ça que l’on va changer le monde. Et maintenant entrons dans le shack. Bien fermer la double porte (en été, c’est une moustiquaire). À gauche, un lit à 2 étages. En haut, il y a un amoncellement d’animaux en peluche, baleine, ours, toutous en tout genre. Le mouton était le préféré de Laurence. En bas, un autre amoncellement, utilitaire celui-là, des duvets, coussins et couvertures pour un des 6 lits potentiels. Car à droite, il y a un lit Queen. Dans ce vaste espace royal, on est très bien à deux. Sur la table de nuit, le livre des massages Sandala, ou quelque chose comme ça. Au pied ma collection de vinyls avec au-dessus, des contes et légendes du monde. Plein sud, une grande fenêtre donne sur les mélèzes et le chalet des voisins. À gauche, le poêle à bois. Au milieu de tout ça, deux clous pour le hamac, de vieux fauteuils, un divan, des tournesols en plastique, des autos miniatures et… le reste des murales tracées par Claire, Marie, Laurence et Estelle lors de la coupe du monde de foot en 2002. Un pommier, des mains, des déclarations d’amour…

Dans la mythologie américaine, le shack, c’est la cabane au fond du bois, l’abri temporaire où on va avec sa gang caler deux ou trois caisses de bière, en fumer du bon et refaire le monde pendant qu’on peut ignorer sa présence débile. Le camp de base pour le fan de chasse et pêche, ou l’adepte de la méditation. Car c’est d’abord un havre de paix au milieu de la nature, un shack. En général, on n’y trouve pas de tourne-disque ni d’antique Mac Intosh. Plutôt de vieilles pelures d’orange, des cendriers pleins, des chandelles dégoulinantes, des bouteilles vides, un calendrier sexy. Il faut savoir que notre shack a d’abord failli être un garage mécanique. Puis, après une période d’hésitation, fut successivement un poulailler, lors de la courte carrière d’éleveuse de poules pondeuse de Laurence (son premier travail), mon refuge loin du bruit lors de mes insomnies, le rendez-vous des ados qui arrivaient chacune avec une bûche pour passer la nuit, un lieu de tournage des premiers vidéos d’Estelle et ses amis musiciens, le bureau du directeur du regroupement provincial des entreprises d’économies sociale en aide domestique branché sur internet, la chambre d’Estelle à son retour d’Arizona et un immonde débarras. Sa dernière vocation est un atelier de peinture acrylique où nous nous efforçons laborieusement de réveiller l’artiste-en-nous…

Tout ça pour dire que vous êtes bienvenus dans le shack quand vous voulez. C’est isolé, sans eau courante, mais super tranquille et assez grand (20 pieds par 20 pieds).

Bon, les présentations faites, parlons de l’essentiel : le froid ! Moins 20 ce matin ! Un choc. On oublie vite d’un an sur l’autre. Y’a pas d’mouches, aurait-dit l’voisin pour faire son petit comique, si y’avait été d’boute quand je partais travailler. Mais il devait dormir, l’voisin, barricadé derrière ses 2 m de contreplaqué cloué sur sa galerie pour parer aux 5 m de neige annoncés pour battre le record de 2008. Le problème c’est qu’aujourd’hui c’est jour d’élection. Avec le total désintérêt des gens et un froid pareil, on se dit que le Parlement sera…gelé pour les 4 prochaines années. Scellé dans la complaisance du vide et du cynisme. Au moins à Ottawa, on ne s’ennuie pas. La droite minoritaire de l’ouest a failli tomber aujourd’hui par ivresse du pouvoir. Mais comme notre grand plus meilleur pays du monde (dixit le 1er ministre) est un sujet de la Reine d’Angleterre, la gouverneure générale haïtienne (et néanmoins sérieuse prétendante à Miss Canada –au fait, y-en-a ti des miss Beautés icitte ?) a gentiment permis à ce connard arrogant aux yeux bleus de se soustraire à un vote de censure. Belle leçon de démocratie qui a mis le pays à feu et presque à sang, car le 1er ministre  a pris comme bouc émissaire de son erreur fatale, les 74 députés québécois indépendantistes présents à Ottawa. On a donc eu droit à de belles dérives racistes, comme dans le bon vieux temps. Mais comme ici on n’aime pas la chicane, on est bien content de parler du froid et des partys de Noël qui s’en viennent. Il ne faut pas oublier qu’ici, il y a deux saisons : l’été et le temps des fêtes. C’est un Lachaine qui m’a dit ça. Avec lui, on ouvrait la première bière vers 11 h du matin et on s’arrêtait une semaine plus tard après de mémorables soirées à taper des pieds ou des mains sur le coin de la table en improvisant des chansons à répondre. 

Dernière minute : on a notre Obama! Il est iranien, il est beau, et il est de gauche, premier député de Québec Solidaire, parti créé il y a 4 ans. On a trinqué autour du feu et on s’est téléphoné pour célébrerAmir Khadir, élu sur le Plateau Mont-Royal. jyducap@oricom.ca

15 janvier 2009

Brice Hortefeux de Vichy à Kaboul

On ne peut quand même pas accueillir toute la misère du monde!

Ben non c'est vrai quand même, on va pas ouvrir nos frontières de manière intempestive, des hordes de barbares et d'islamistes risquent de s'engouffrer par ces portes ainsi entrouvertes!

Notre économie est basée sur des mécanismes fragiles qui ne peuvent prendre en compte des gens venus profiter sans vergogne de notre système social  sans y participer... mais oui par ce qu'en plus ils travaillent au noir! Alors les gauchistes ils ont beau s'assoir sur le bruit et l'odeur n'empêche qu'il a pas dit que des conneries notre Gaulliste d'ex-président...

Et ce n'est pas raciste que de dire cela!

Et aujourd'hui il y a ces afghans. 40 afghans qui se sont réfugiés en nos frontières pour échapper aux griffes des talibans. Mais ça c'était avant la guerre, avant 2001! Maintenant l'Afghanistan c'est un pays sûr selon Brice. C'est vrai, le petit futé a même édité un guide de tourisme sur ce magnifique pays! Si on peut y passer de bonnes vacances y a pas de raison qu'on puisse pas y habiter quand même! Quelle bande de chochottes ces afghans! Bon d'accord l'Australie en a renvoyer une petite dizaine qui ont été accueillis comme des rois...à Paris, en 1789. Mais c'est pas pareil... ils sont cons ces australiens, tandis que nous on est bien au dessus de ces red necks!

Malheureusement ces gauchos de la cour européenne en ont décidé autrement et nos petits talibans en herbe ne rentreront pas dans le pays du bonheur et de la joie!

Mon petit Brice a eu une autre magnifique idée! Pour réhabiliter une région française sinistrée depuis 1945, le gamin de Neuilly, a décidé d'y tenir un des sommets européens les plus en vues de ces dix dernières années... Quand même le sommet européen sur l'immigration à Vichy ça a de la gueule! Une gueule avec des cheveux gras et une petite moustache...

Ahhh le ministère de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale....

Voilà comment le grand Nikolas -par l'envie tout au moins- (c'est pas grave d'écorcher le prénom d'un président, hein Niko*!!???) a décidé de redorer le blason de notre chère patrie.

Il serait fier Guy Môquet! Grâce à Brice et Niko on se fait plus emmerder et on est respecté internationalement. Avec une politique comme ça, c'est sûr qu'ils oseront plus trop la ramener les Autres.

Tiens, d'ailleurs pas plus tard qu'hier j'ai assisté à une mise au point d'un fonctionnaire de l'État envers un jeune clandestin sans papier. Le jeune garçon demandait au principal du collège un papier certifiant qu'il était un bon élève afin d'obtenir un titre de séjour. Le principal s'est jeté sur cette belle occasion donnée par ce sauvageon pour se lancer dans une tirade patriote.

Monsieur Laval -c'est comme cela que nous l'appellerons- n'a pas manqué d'effrayer le futur délinquant en lui disant qu'il avait intérêt à se tenir à carreau, sans quoi nous ne le raterions pas. Il retournerait dans son pays illico presto!!! Je tiens toutefois à préciser que le garnement ne s'était pas encore fait remarqué depuis le début de l'année...mais bon mieux vaut prévenir que guérir...

En tout cas avec une nation forte comme la notre et une politique d'immigration et d'intégration comme celle là, ils vont pas la siffler longtemps notre Marseillaise.... on inspire le respect! Ou la crainte je sais plus...

Bref en ce moment on a de quoi être fiers nous autres, les Français!

*En effet notre omniprésident -comme l'appelle un journal de bolchéviques- s'est fourvoyé dans l'écriture d'un lettre de félicitations au nouveau président américain en écrivant à Barak Obama et non pas à Barack. Mais on va quand même pas l'emmerder avec une broutille comme celle là... c'est vrai quoi, on s'en fout maintenant du protocole, Niko est un président moderne!

Comte de Rizzo

15 janvier 2009

Un Pedigree, lecture d'Edouard Baer

Génial : qui relève du Génie.

Génie : Aptitude faisant qu'une personne est capable de créer des choses extraordinaires et nouvelles.

Édouard Baer est à l'affiche d'une lecture d'un livre de Patrick Modiano. Le spectacle s'appelle Un Pedigree.

On connaissait Édouard Baer moulin à parole surréaliste, mais sa performance lors de cette lecture est des plus surprenantes.

Commençons par l'œuvre. Un pédigrée est un livre Patrick Modiano écrit en 2004 dans lequel il retrace une partie de sa vie. Cet homme est né d'un père italien juif et d'une mère belge comédienne.

La religion de son père et le métier de sa mère furent deux faits marquants de sa jeunesse. Le premier car l'auteur a grandi en connaissant son père par deux identités : celle d'Albert Modiano et celle d'Henri Lagroux, nom adopté pour échapper au port de l'étoile jaune pendant l'occupation. L'identité du père a été un des principaux thème de l'œuvre de Patrick Modiano.

Sa mère quant à elle s'occupait de lui par défaut, parce qu'il le fallait. Son métier était ce qu'il y avait de plus important. Aussi le jeune Patrick fut trimballé de ville en ville, de collèges en pensions durant toute sa jeunesse.

La rencontre avec Raymond Queneau, l'ami de sa mère, fut aussi des plus déterminantes quant à l'identité de Patrick Modiano et à son orientation littéraire.
Le troisième fait déterminant de la vie de l'écrivain fut la mort de son frère à l'âge de dix ans.

C'est cette jeunesse là que Patrick Modiano raconte en narrateur désabusé dans son livre. Et c'est à partir de ce livre là qu'Édouard Baer a décidé de faire sa lecture. Il est bon de savoir également que Modiano et Baer sont amis.

A partir de là le spectateur que j'étais avait deux peurs qui le taraudaient: la première c'est que Baer en fasse trop. Qu'il caricature le personnage de Modiano afin d'occuper l'espace et de ne pas laisser s'endormir l'assistance.

La deuxième c'est le contraire, qu'il se contente de lire. Qu'il pense que l'œuvre se suffise à elle même et qu'il craigne qu'on ne le taxe d'en faire trop...

Trouver le juste milieu telle est la difficulté pour les comédiens extravagants comme Edouard Baer.

Première surprise: le lieu. Je m'attendais à un lieu intimiste. J'aurai pensé que pour surnager dans une lecture le comédien miserait sur la proximité avec le public.

Le théâtre des Salins compte plus de 600 places...

Deuxième surprise : la mise en scène. Pour faire vivre un livre on s'attend à quelques petits  « trucs » : des bruits de fond, des jeux de lumière.

La scène ne comporte qu'un bureau et une chaise. Le texte et posé à côté d'une lampe, sur le bureau.

Edouard Baer arrive, pose son imper et commence. Il n'y a aucune mise en scène, aucun décor,

aucun bruitage.

La surprise du chef: le jeu. Sans mise en scène, loin du public. Edouard Baer va devoir en faire des tonnes pour qu'on l'écoute pendant plus d'une heure.

Le comédien concède qu'il ne sait toujours pas s'il doit jouer, dire ou lire le texte.

C'est un peu tout ça....mais en aucun cas une surexposition que cherche Baer. Il le fait en toute sobriété. Et ça marche. Il est juste, presque naïf. Et on l'écoute, on se passionne même pour l'histoire qu'il nous narre. Baer n'en a pas tout le mérite. Le texte y est probablement pour beaucoup.

Alors non cette lecture n'est pas géniale et Baer n'est pas un génie. Il n'a rien inventé là.

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